Pourquoi est-on raciste ?
Certains peuples se sont appuyés sur ces idées pour en dominer d’autres. Dans l’histoire, cela a conduit à l’esclavage, à la colonisation et au massacre de populations. Mais aujourd’hui, la science a montré que les races n’existent pas au sein de l’espèce humaine.
Alors, pourquoi il y a encore des racistes ?
Cela s’explique surtout par l’ignorance et la peur de l’autre. Mais il n’y a pas de réponse toute faite à cette question.
Peut-être que pour certaines personnes cela les fait se sentir supérieures aux autres, elles se sentent valorisées en jugeant celles et ceux qui ont une autre origine ou couleur de peau que la leur, parce qu’elles pensent qu’elles valent mieux ou encore parce que ces différences leur font peur.
Peut-être encore que pour ces personnes, il est plus facile d’accuser les autres qui sont différents, que d’être responsables de leurs propres problèmes ou des problèmes de nos sociétés.
Quand une personne a peur ou ne comprend pas une différence ou cherche un·e responsable pour des problèmes, cela peut avoir des conséquences sur ses émotions et ses actions. Cela peut être une réaction face à l'insécurité que l'on peut ressentir : il faut une explication à ce qui va mal et la désignation d'un bouc émissaire, « les étranger·ère·s », « les réfugié·e·s », « les jeunes », qui serait responsable de tous les problèmes et de toutes les souffrances.
Le racisme peut aussi être une réaction face à sa propre insécurité : « j'ai peur que l'autre prenne ma place, ou ait les mêmes avantages ou plus d'avantages que moi ».
Les raisons pour lesquelles une personne, un groupe de personnes, voire une société peut adopter un comportement ou une idéologie raciste sont multiples et peuvent être d'ordre socio-économique, psychosocial, historique ou politique.
La manière de se voir et la perception que l'on a de l'autre sont au cœur des mécanismes du racisme et de la discrimination. C'est pourquoi il faut bien comprendre deux notions : l'identité et l'altérité. Ces deux notions ne sont pas figées dans le temps ou dans l'espace, la manière dont l'on se considère et la manière dont on considère les autres peuvent évoluer au fil de la vie, mais aussi en fonction des références culturelles qui sont propres à chacun·e.
En France, des lois punissent les actes et les paroles racistes. Mais le meilleur moyen de lutter contre le racisme, c’est l’éducation. Car c’est en apprenant à connaître les autres que l’on devient plus tolérant.
Les Européens ont la peau blanche depuis peu de temps
Les nouvelles recherches génétiques montrent que la couleur blanche s’est développée relativement récemment. Les plus anciens fossiles d’Homo sapiens, notre espèce, sont apparus il y a 300 000 ans. Pendant 190 000 ans notre peau était sombre, adaptée à nos origines et au climat africain… On vient tous d'Afrique et on était tous noirs
L’étude
Les chercheurs de l’Université d’Harvard ont mené une étude sur l’ADN de 83 individus du Paléolithique et du Néolithique retrouvés dans différents sites préhistoriques européens. Ils ont ensuite comparé, les résultats avec 1000 ADN du Génome Project. Les travaux dirigés par le Dr Iain Mathieson de l’Université d’Harvard, ont été présentés lors du 84ème congrès de l’AAAS (Association américaine d’anthropologie). Entre autres, sur les hommes du Paléolithique, les chercheurs n’ont pas trouvé deux gènes (le SLC24A5 et le SLC45A2) qui sont des marqueurs de la peau dépigmentée des Européens. Ils ont ainsi pu constater que les chasseurs-cueilleurs retrouvés en Espagne, au Luxembourg et en Hongrie ne possédaient pas ces gènes responsables de la peau pâle, il y a seulement 8 500 années !
Les apports de l’étude
Les scientifiques ont ainsi mis en évidence que les ancêtres des européens actuels sont issus d’un mixage de 3 populations qui a commencé il y a 8 000 ans. Des vagues de différentes populations issues de Turquie et du Caucase, avec une peau déjà plus blanche, ont migré vers l’Europe de l’ouest … En particulier, il y a eu une importante migration d’éleveurs Yamnaya de la steppe au nord de la Mer noire. Ces « colonisateurs » ont alors rencontré les Homo sapiens qui étaient déjà présents en Europe depuis – 40 000 ans.
Les nouvelles générations à la peau plus claire se sont alors répandues rapidement à travers le continent, ce que les scientifiques avaient du mal à expliquer jusqu’à présent. Avant cette étude, il était majoritairement admis que la peau devait s’éclaircir graduellement, générations après générations, au fur et à mesure que l’homme migrait vers des climats plus froids (et moins ensoleillés).
Pour expliquer cette accélération du processus, les scientifiques avancent deux raisons principales :
- une migration massive en provenance de l’est de l’Eurasie et du sud des territoires équivalents à la Russie actuelle,
- l’introduction de séquences génétiques dominantes qui ont été favorisées par la sélection naturelle vers une peau plus claire, car apportant un avantage conséquent.
Ceci couplé avec l’influence du climat sur la pigmentation de la peau, nous avons donc des bases scientifiques pour comprendre cette rapide évolution. Sans ces différents facteurs, les européens seraient probablement beaucoup plus foncés que maintenant, et en manque de vitamine D…
Pour ce qui est de la couleur de la peau, l’évolution est complexe avec l’intervention de trois gènes différents qui éclaircissent la peau. Les humains modernes qui sont venus d’Afrique et se sont installés en Europe il y a 40 000 ans avaient sans doute la peau foncée qui présente de grands avantages dans les régions très ensoleillées. Les données de l’étude de Harvard montrent que les chasseurs cueilleurs d’il y a 8 500 ans dans des régions aussi différentes que l’Espagne, le Luxembourg ou la Hongrie avaient la peau foncée.